C'est avec peu d'enthousiasme que j'ai acheté ce volume. Grand amateur des oeuvres de Taniguchi, j'arrive au bout de ses productions et donc, il ne me restait quasiment plus que celui-ci à découvrir, sachant que je l'avais repoussé plus d'une fois à plus tard, en me disant que le monde des animaux ne m'intéressait pas particulièrement.
Et là, même si je n'ai jamais voulu ou éprouvé le besoin d'avoir un animal de compagnie chez moi, Taniguchi parvient une nouvelle fois à m'émouvoir.
La première des cinq nouvelles aborde un sujet délicat et auquel je n'avais pas vraiment pensé en termes concrets : la vieillesse des animaux (ici un chien). Très comparable aux difficultés de la grande vieillesse chez les humains.
Et, toujours avec ce style incomparable, qui parvient par le seul dessin à imprimer des expressions ou des regards profonds aux personnages, l'animal fait passer lui aussi des émotions et sentiments à travers ses postures ou expressions.
Bouleversant.
Et une fois de plus, Jiro Taniguchi ose aborder avec courage les sujets difficiles ; sans tabous, ni fausses pudeurs, mais toujours avec une grande sobriété et sens de la mesure.
Les trois « nouvelles » suivantes ne sont, en réalité, qu'une suite de la première, avec des thématiques légèrement différentes (l'arrivée d'un chat, la naissance de trois petits et la difficulté de la séparation, la venue inopinée d'une petite fille dans le foyer sans enfant). Autant de petites scènes de la vie courante, cependant pleines de forces et d'émotions, émaillées de questions existentielles fondamentales.
La dernière nouvelle, en revanche, se distingue radicalement des autres, puisque l'on retrouve l'univers (évoqué dans « Le sauveteur », mais décliné différemment ici) de la montagne, des alpinistes chevronnés, pour qui la montagne est tout, constitue le coeur de leur vie, une « terre de rêves ».
Un volume une nouvelle fois envoûtant, délassant, source de détente sans égal.
Le bonheur à l'état pur.