










Comme beaucoup, je regrette que ce troisième tome ne soit la conclusion de ce qui avait était annoncé comme "la Trilogie de L'Héritage". Et pourtant...
Pourtant, force est de constater qu'un quatrième tome ne sera pas de trop pour que notre héros et son dragon (à moins que ce ne soit l'inverse... pour comprendre l'allusion, lisez!) puissent enfin défaire (ou pas) l'ignoble Galbatorix.
Alors bien sûr, cette décision de Paolini de transformer sa trilogie en quadrilogie a des répercussions sur le rythme du récit: on se retrouve avec nombre de passages très "contemplatifs" voire parfois franchement "descriptifs", entrecoupés de scènes d'action et de batailles toutes plus violentes et impressionnantes les unes que les autres... Mais est-ce vraiment un mal?
Selon moi, pas vraiment car, à quelques exceptions près (le conseil des nains, notamment), c'est durant ces moments de calme (tout à fait relatif!) que Paolini prend le soin de développer l'univers qu'il a créé, le rendant toujours plus crédible et étoffé. Mais aussi, et surtout, ses personnages! Personnages qui, durant les tomes précédents, n'avaient pas acquis suffisamment de profondeur : Arya, Nasuada, Roran en sont des exemples flagrants! Dans ce troisième tome, ils prennent toute leur envergure: Nasuada devient un leader farouche prête à tout pour mener à bien ses objectifs, et Roran se transforme en homme de guerre - avec toutes les interrogations et les horreurs que cela suppose.
Et Eragon dans tout ça? Eh bien, lui, avance sur le chemin de sa destinée et devient un peu plus "politique". Car l'auteur insiste bien sur son rôle-clef de pivot entre les nations (elfes, nains, Vardens, Urgals...etc.) et ce rôle le rend toujours moins libre de ses faits et gestes... un peu comme tout homme politique qui se respecte, non?
Mais ce qui m'aura le plus plu dans ce livre reste la relation entre Saphira et Eragon: elle aussi évolue au milieu de la tumulte des évènements et de ces moments d'introspection, de contemplation dont j'ai parlé plus haut... Elle évolue au point d'en devenir émouvante, tantôt nous tirant les larmes et tantôt nous faisant rire aux éclats.
Des révélations ? Oui, il y en a ! Certaines franchement prévisibles (les origines d'Eragon) et d'autre beaucoup moins (la source du pouvoir de Galbatorix).
Alors oui, ça ressemble à un mix bizarre entre Tolkien, Rowling, Lucas et parfois Lewis ; mais pourquoi donc bouder notre plaisir ?! Les bonnes séries de fantasy sont suffisamment rares pour être appréciées à leur juste valeur!
Une toute petite chose avant de conclure: je ne suis pas sûr que ce livre soit à mettre entre les mains des plus jeunes, eu égard à la grande violence de certaines scènes...
Voilà, bonne lecture!